Comme la plupart des caméléons, les Furcifer Pardalis sont principalement zoophages/insectivores, ils mangeant des animaux. Si il arrive parfois, mais très rarement, qu'ils mangent des petits mammifères (souriceaux), des oisillons ou des reptiles (bébés caméléons inclus), la principale ressource alimentaire sont les insectes. Pour les spécimens en libertés, on dirait que mère nature leur fournie toujours un régime alimentaire bien équilibré. En captivité nous devons trouver une routine de nourrissage qui apporte tous les nutriments nécessaires en quantité adéquate. Nourrir régulièrement avec par exemple, des proies trop grasses ou trop riche en phosphore, en d'autres mots, une routine alimentaire mal équilibrée, provoquera à moyen terme des problèmes de santé.

Les proies qui peuvent constituer une bonne base alimentaire doivent contenir le moins possible de matière grasse, de chitine et de phosphore et le plus possible de calcium, de vitamines et d'eau. La quantité de protéines peut être assez élevée. Les proies qui correspondent le mieux à cette description sont les vers à soie. Les grillons et les criquets sont aussi de très bon aliments mais ils contiennent pas mal de phosphore par rapport à la quantité de calcium. Ceci peut être rectifiés grâce à des suppléments saupoudrés sur les proies. les blattes et les vers de farine adultes, plus chitineux, proposent quand même un bon ratio au niveaux des nutriment décrits. Les teignes des ruches et les vers Morios sont bien plus gras, trop gras pour être distribués à chaque repas.

Les mouches que les caméléons adorent chasser, ne contiennent pratiquement rien d'intéressant ou de nuisible sur le plan nutritif. Ce n'est pas un repas mais plutôt un sport! Sans en abuser, on peux leur en distribuer souvent. Gardez à l'esprit qu'il est très important de varier les proies. Les caméléons se lassent facilement et risquent de refuser de se nourrir si ils trouvent toujours le même repas face à eux.

La fréquence des repas, le nombre et le type de proies ainsi que leurs tailles est en rapport avec l'âge et le sexe du caméléon. Jusqu'à environs 8-10 mois, il faut nourrir tous les jours ces animaux. Cependant, un jour de jeûne par semaine fait le plus grand bien et permet de vider les intestins. Ensuite, nourrir tous les deux jours ou environs 4-5 fois par semaine semble être une bonne routine. Les femelles préparant une ponte ont besoins de plus de nutriments. Elles peuvent être nourries tous les jours dès qu'elles présentent des signes de gravidités et jusqu'à 15 jours après la ponte.

La taille des proies doit être adaptée à la taille du caméléon. On considère qu'une proie qui ne dépasse pas 2 fois la taille de la bouche, est valable. Pour les tout jeunes spécimens de moins de 3 mois, il est plutôt préférable de proposer des insectes qui font environs 1 fois la taille de la bouche.

Le nombre de proies par repas est très variable. En fait chaque éleveur à ses propres méthodes. Une chose fait quand même l'unanimité: il faut nourrir les jeunes caméléons à volonté jusqu'à 3 mois. Ensuite, on doit proposer de moins en moins de proies jusqu'au moment où l'animal à atteint sa taille adultes.

Le type de proies constituant le repas du jour doit essentiellement être composé d'insectes plutôt bien équilibrés et digeste comme les vers à soie, les grillons ou les criquets. On peut alors ajouter une proie comme une blatte ou un ver de farine pour diversifier l'offre et ne pas lasser le prédateur. Les vers Morios ou les teignes des ruches doivent plutôt être considérés comme des friandises que l'on distribue rarement et en petite quantité.

Un caméléons de moins de 2 mois ne pourra se nourrir que de mouchettes (drosophiles) ou de micro-grillons. Ce sont les seules proies suffisamment petites que l'on trouve facilement en animalerie. A défaut de pouvoir varier leurs repas, les juvéniles peuvent en manger à volonté. Après 2-3 mois, des tout petits vers peuvent aussi être proposés. Le repas peut être copieux, à cet âge là on ne compte pas encore le nombre de proie que l'on donne mais on ne donne qu'une seule fois. Vers 5-6 mois, les caméléons ont déjà une taille raisonnable et peuvent manger à peu près tout les insectes ou leurs larves: petits criquets, grillons, vers à soie proches de la taille adulte... 10 à 20 unités de taille adaptées suffisent largement. Arrivé à l'âge de 8-10 mois, environs 5 proies devraient satisfaire nos goinfres. Arrivé à cette taille, quasiment tous les insectes adultes peuvent être mangés à l'exception de quelques grands criquets. A l'âge adulte, soit 1 an, 2 à 4 insectes suffisent. Les caméléons ont pratiquement terminés leurs croissances et un apport de nourriture trop important leur est nuisible. Des animaux trop nourris vivent moins longtemps, risquent de développer certaines maladies et deviennent parfois de piètres reproducteurs.

Il faut encore signaler que certains éleveurs coupent les pattes arrières des criquets (parfois des grillons) pour éviter que les caméléons ne s'entaillent la bouche. Il est vrai que les pattes de cet insecte sont assez dures et présentent des pointes qui peuvent même blesser un doigt humain! Une blessure au niveau de la bouche d'un caméléon peut très facilement dégénérer en abcès qui n'est que le premier stade d'une multitude de maladies mortelles.

Le phosphore est un élément présent en trop grande proportion dans pratiquement tous les insectes que l'on propose à nos animaux. Ce phosphore est une source minérale essentielle à l'organisme mais lorsqu'il est présent en excès, il empêche l'absorption du calcium et provoque l'hypocalcémie.

Comme on ne peux pas enlever le phosphore des proies que l'on distribue, il faut donc contre balancer l'excès de phosphore avec une augmentation de calcium. Voilà le premier type de substance que l'on doit ajouter à la diète de nos animaux: le calcium. Le rapport de calcium/phosphore nécessaire afin de prévenir une carence ou un excès, devrait se trouver entre 1 pour le calcium et 1 pour le phosphore; jusqu'à 2 pour la calcium et 1 pour le phosphore.

On trouve du calcium dans certains suppléments vendus en animalerie mais ces poudres contiennent aussi d'autres substances. On n'est donc pas vraiment certain de la quantité de calcium que l'on distribue à nos animaux même si la plupart des grandes marques proposent sans doute des mélanges très bien fait. Malheureusement, le prix de ces mélanges n'est pas toujours des plus démocratique.

La solution la plus fiable et la plus économique, nous la trouvons en pharmacie sous forme de carbonate de calcium. Cette poudre, qui n'a aucun effet curatif mais qui sert de matière de "remplissage", est très utilisée pour la fabrication de cachets ou autres comprimés. Tous les pharmacien en stockent dans leur boutiques. Si vous en demandez quelques dizaines ou centaines de grammes, il se pourrait même que l'on vous en fasse cadeaux. Au pire, vous paierais une somme symbolique d'un euro les 100 ou 200 grammes.

Pour distribuer le calcium à nos animaux, il suffit de saupoudrer les proies avant de les donner en guise de repas. Jusqu'à 1 an, le temps qu'il finissent la plus grande partie de sa croissance (grâce au calcium), le caméléon peux en prendre presque à chaque repas. Une femelle gravide peux être soumise au même régime. En suite, 1 ou 2 fois par semaine suffisent. Maintenant que le caméléon à digéré plus de calcium que de phosphore, ce calcium doit être absorbé par l'organisme pour remplir sa fonction. Les molécules qui permettent l'absorption du calcium sont les vitamine D3, dérivées de la vitamine D sous l'effet des rayons UV. Malheureusement, les animaux ne trouvent ces vitamines que dans leur alimentation, ils sont incapable d'en produire eux-mêmes. Voila donc le deuxième type de substance que l'on doit ajouter à la diète de nos animaux: la vitamine D.

On trouve en animalerie plusieurs marques spécialisées dans les reptiles qui proposent des mélanges de vitamines spécifiques pour les caméléons. En pharmacie, des produits disponibles sans ordonnance et surtout destinés aux vétérinaires, sont d'autres bonne alternatives. Dans les deux cas, la centaine de gramme coûte rarement plus 10 ou 20 euros. Une fois de plus, il suffit de saupoudrer les proies avant de les donner aux caméléons. Puisque au final la vitamine D (transformée en Vit D3 sous l'action des UV) agira sur le calcium, il faut que ces deux suppléments se retrouvent dans le corps de l'animal. Les deux poudres peuvent donc être dispensées en même temps sur les insectes, au même rythme que le calcium en fonction de l'âge de l'animal ou de la disposition à se reproduire des femelles. Il faut quand même signaler que certains éleveurs préfèrent alterner le type de supplémentassions en évitant ainsi de les mélanger sur les insectes.

Il existe une troisième catégorie de substance que l'on considère comme supplément: l'intérieur de l'estomac des insectes! Un ou deux jours AU MOINS avant d'être donner aux caméléons, il est impératif de bien nourrir les insectes. On peux même ajouter des vitamines et du calcium sur les aliments variés qui doivent servir de repas à ces animaux. Lorsque les proies seront offertes à nos reptiles, elles seront riches en nutriment et seront d'autant plus bénéfiques lors de la digestion.

Même sous nos latitudes, on rencontre de nombreux insectes sauvages durant une bonne partie de l'année. Ces insectes peuvent devenir des proies de choix qui briseront la routine de nos caméléons.

Il existe malgré tout quelques risques à dispenser ce genre d'insectes à nos reptiles. Comment savoir si la proie sauvage ne vient pas se faire vaporiser de produit toxiques en venant d'aller visiter un champs? Comment être certain que l'insecte lui-même n'est pas constitués de substances toxiques? Comment être sûre que ce n'est pas un insecte piqueur ou urticant?

Il appartient donc à l'éleveur de faire des recherches avant d'offrir la nouvelle proie aux caméléons.

D'une façon assez générale, il faut exclure tout ce qui nuit parfois à l'homme: les abeilles, guêpes, certaines chenilles à poils longs, certains vers ou larves capable de pincer ou mordre... Evitez également les proies mal connues aux couleurs vives. C'est souvent un signal de toxicité, un genre de mise en garde faite par la nature. N'essayez pas les libellules, les coccinelles, les gendarmes,...

Parmi les insectes ne présentant pas de risque intrinsèques, citons les mouches, les tipules, les moustiques, les papillons de jour les plus courants, les sauterelles des jardins,...

Pensez à respecter la nature et à ne pas sacrifier des insectes protégés ou rarement observés dans votre région.